Beni Adem … soit qui mal y pense.
Pendant la colonisation la France m’a dit: tu es un indigène.
Pendant la lutte de libération je suis devenu un fellagha et un bougnoule.
À l’indépendance des marSiens m’ont surnommé Bao-Daï.
À l’université je suis devenu un contre révolutionnaire.
Les arabophones ont dit que j’étais un analphabète.
En travaillant à la radio on m’a fait militer au hizb frança.
Puis les islamistes, le couteau entre les dents m’ont traité de koufar.
Sont arrivés de nouveaux gardiens de l’orthodoxie qui m’ont dépossédé de mon amazighité.
Je suis alors parti sous d’autres cieux et je suis devenu un émigrant à qui on a dénié son algerianité.
J’ai même reçu un mail m’intimant l’ordre de me taire car je n’avais pas voix au chapitre.
Alors j’ai appelé mon père, ma mère et toute ma fratrie, mes grands parents, et mes quintuples trisaïeuls et je leur ai demandé un quitus qui.
Savez vous ce qu’ils m’ont répondu ?