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التكفير

La proposition d’Amin Zaoui de faire voter une loi condamnant le takfirisme provoque une levée de boucliers d’une caste auto-proclamée gardienne du Temple des libertés ( petit l).

terre tolerance

Le takfirisme, selon une définition communément admise, consiste à excommunier toute personne qui n’est pas musulmane quand bien même elle prononcerait la profession de foi  لا إله إلا الله محمد رسول الله

On constate que cette  » tendance » rétrograde et anachronique, importée à coups de milliards de pétro- dollars de pays connus pour leur dictature de la pensée s’impose de manière foudroyante dans l’Algérie qui savait pourtant faire preuve d’ouverture envers toutes les croyances , la laïcité ou l’athéisme.

Kamel Daoud a fait les frais de fetwas juridiques et Boudjedra a subi l’humiliation médiatique de clowns déguisés en pasdaran.

L’Islamisme sous couvert d’Islam  s’est incrusté de manière perverse dans les recoins de la Mémoire de la société algérienne pourtant plurielle tant sur le plan identitaire, religieux , culturel et linguistique.

Amin Zaoui subit donc l’opprobre des bien-pensants de toute obédience qui vont jusqu’à lui dénier son statut d’intellectuel sous le prétexte ( il y en aurait un) qu’un intellectuel ne doit pas s’occuper de la religion. Et le p

lus étonnant est que les laïcs, athées et religieux se retrouvent du même bord pour condamner un homme qui ,soudainement, se voit affublé de l’étiquette d’intolérant.  Et pour soutenir cet argument il est fait appel à Kateb Yacine.

Que dire alors de Mohamed Arkoun  un des plus  illustres connaisseur de la pensée musulmane? Que dire de Abdewahab Meddeb, de Malek Chebel, de Youcef Seddiki, de Mahmoud Hussein, de Averroës….. ? Et osons poser la même question à Djillali Liabès, Djillali Belkhenchir , Mahfoud Boucebci, Abdelkader Alloula, Tahar Djaout…et aux femmes égorgées, violées, kidnappées, engrossées et recueillons devant la mémoire des 200 000 victimes de la barbarie.

Il n’est donc pas question d’abandonner, l’espace religieux à des fabricants de fetwas industrielles prêtes à l’emploi comme une lessive qui promet de laver plus blanc que blanc.

L’intellectuel ne croit pas. Il pense. Il réfléchit. Il a son libre arbitre et n’est soumis à aucune contrainte. Il pense et il dit ce qu’il pense avec pour seule certitude le doute qui lui permet de ( se) remettre en question avant que d’autres le fassent à sa place.

La religion, musulmane en l’occurence, a pris le contrôle de toute la société algérienne jusque là si vivante.

Juifs, chrétiens, musulmans, athées… se côtoyaient et se respectaient en partageant us et coutumes. Aujourd’hui les églises et les synagogues se taisent pour ne laisser invectiver que les voix vociférantes de hauts parleurs qui menacent plus qu’ils n’appellent.

Les cimetières sont profanés et les non jeûneurs sont traqués par des chasseurs de sorcières armés de haches et de gourdins et l’Algérienne si fière se cache derrière un voile qui la prive de sa liberté.

Le citoyen n’est plus un citoyen libre qui se conforme aux lois de la République mais un  agent de la police des mœurs. Le frère guette la mèche explosive de la sœur qui tente d’étudier, de pratiquer un sport… de vivre sans un destin préfabriqué par un homme à la virilité inquiète.

Le parti unique a engendré la croyance unique et la Sécurité militaire et le DRS de sinistre mémoire ont  fait place à la moutawa qui régente les heures de prières et les ablutions en distribuant  » hassanetes » et autres « indulgences » à coups de fouets.

L’Etat est muet. L’Etat ce n’est pas moi, le citoyen libre. L’état c’est l’autre qui m’impose de vivre comme lui le veut. L’Etat se décompose comme un corps moribond que des vers dévorent avec avidité dans un festin nauséabond.

Chacun, chacune  est libre de penser et de croire ou de ne pas croire en une religion  ou en un dieu.

L’Algérie que certains espèrent voir une et indivisible est plurielle et riche de sa diversité.

L’Algerie est riche de sa mémoire millénaire musulmane, chrétienne, juive , romaine , berbère, polythéiste , athée, agnostique, anarchiste, impie, incrédule, matérialiste, sceptique.

Elle est riche de son Histoire qui lui a permis de traverser le temps en survivant à toutes les croyances en croyant en elle même.

L’Algérie  est en voie de devenir une société intolérante si nous n’y prenons garde. Pour ce qui est de la tolérance il existe des maisons qui offrent des services particulièrement recherchés.

L’Algérie n’est ni le Soudan, ni l’Arabie saoudite. Elle est l’Algérie de nos pères, de nos  mères et sera celle de tous ses enfants.

De tous ses enfants qu’ils soient rouges, jaunes, noirs ou blancs, croyants ou incrédules, pratiquants ou  non pratiquants, quels que soient leur sexe, leurs opinions politiques, qu’ils soient ahmadistes, kharidjites, yézidis, druzes….

Aziz Farès

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