Les fleurs du mal
« Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre… »
Alger en ce temps là fleurait bon le jasmin, les plages étaient belles et les routes étaient sures, les bars étaient ouverts et les gens priaient vraiment, les églises faisaient entendre les cloches, les enfants jouaient à la marelle, les femmes étaient respectées, les restaurants rivalisaient pour enchanter nos palais et les trains arrivaient à l’heure. Les universités formaient de nouveaux diplômés et le football brillait…………………….
Que s’est il donc passé ? Que sont devenues les fleurs chante Dalida et Ferré nous interpelle… »Que sont mes amis devenus? »….
Le pétrole qui devait faire entrer l’Algérie dans la modernité à mortifié l’âme d’un pays qui se morfond dans une fatalité immanente.
Les ressources naturelles ont pris la place des ressources mentales, psychologiques et identitaires.
La langue arabe si belle, le français si nuancé, le berbère si vrai… ont été avalés , dévorés par une langue de bois mort.
La Mecque algérienne n’est plus qu’un vestige qui ne reste même plus et s’effondre dans un silence assourdissant à l’image de notre Casbah millénaire.
La religion pointe un doigt accusateur et chacun se fait juge et bourreau pour exécuter une sentence jouissive.
Les intellectuels sont voués aux gémonies et les TV poubelles déversent leurs ordures dans une incessante noria.
L’espoir n’est plus qu’un mot aux allures de fantôme. L’affairisme, l’arrivisme, la corruption sont devenus les mamelles d’un système qui s’enfonce dans les sables mouvants en creusant sa propre destinée comme on creuse sa tombe.
Le pouvoir ne peut rien.
Le gouvernement ne gouverne plus.
Les députés tirent des plans sur la chevelure d’argent d’une comète factice.
« Ma jeunesse fout le camps » chante Françoise Hardy. Cette jeunesse tente aujourd’hui de foutre le camps en quittant un pays pris en otage par des octogénaires grabataires.
La religion a été imposée comme une idée révolutionnaire dont le seul but est de maintenir un peuple dans l’ignorance Ne rêvons pas, ne rêvons plus ou alors bâtissons nos rêves pour qu’ils deviennent réalité.
Aziz Farès