Je suis une conscience
Je suis une conscience ! Je pense sans trop y croire que je possède une quelconque vérité.
Je suis une conscience qui pense en berbère, en arabe et en français.
Je tente sans cesse de laisser s’exprimer mon libre arbitre, loin des contraintes que la société ou un dogme sévère voudraient m’imposer.
Me faudra-t-il me faire l’interprète des philosophes qui ont marqué toutes les époques depuis l’antiquité et aujourd’hui pouvoir choisir entre la science et la conscience ?
Science et conscience sont liées pour nous permettre de nous propulser dans «ce» temps qui nous échappe et parfois nous fait retourner à notre condition primitive.
Le temps a-t-il été «inventé» par l’homme pour satisfaire un besoin d’éternité ? Ce temps dont nous ne semblons avoir conscience que lorsque nous sommes à l’orée de notre mort nous paraît ne jamais finir car nous pensons être immortels. Nous savons que nous allons mourir «un jour».
Cependant, nous n’en avons pas conscience car cela nous rendrait fou, nous qui passons notre temps à croire à notre arrogante supériorité qui nous différencie de l’animal.
Est-ce là et uniquement là que réside la différence entre moi et l’animal.
Certains bien-pensants disent que l’humain est supérieur à l’animal, car l’humain pense.
Mais si la croyance recouvre tout et occulte la pensée, l’humain continue-t-il à penser ?
Je suis une conscience qui sait ce qu’est le bien et le mal, le juste et l’injuste, le droit et l’interdit, le licite et l’illicite, le tabou et le permis, le saint et le profane.
Je suis une conscience qui donne la vie et s’interdit de donner la mort.
Une conscience vivante qui cherche à comprendre le sens ésotérique que la science ne parvient pas à résoudre.
Science indolente, insolente qui prétend posséder le savoir.
Conscience aveugle qui se laisse, avec délectation, prendre au piège de sa propre suffisance.
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme, nous dit Rabelais qui évoque ainsi une autre dimension de l’être : l’âme.
Que dire de «cette» âme qui, tel un nuage fragile, disparaît de notre conscient et réapparaît comme une étincelle qui fait disjoncter tout ce que nous croyons savoir ?
Je suis une conscience qui chemine sur la route de la vie pour atteindre, peut-être, l’au-delà de limites invisibles.
Je suis une conscience qui dans un souffle vital aspire à la paix.
La guerre n’est pas faite pour l’Être conscient.
Je suis une conscience qui me fait comprendre le plaisir de partager les joies et les peines. Une conscience polyglotte qui ne nécessite que le langage du cœur pour se faire comprendre.
Conscience de l’Autre. De moi. De nous qui vivons ensemble. Conscience de l’Être et du néant.
Je suis une conscience vivante qui n’attend pas de mourir pour vivre. Prenons conscience de ce que nous sommes.
N’attendons pas d’être inconscients pour croire que nous allons nous réveiller.
Croire ou penser. Pensez-vous que l’on peut croire et croire que Nous pensons ?
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