Le Québec et l’Islam
Par Bernard Gilbert Directeur de la Maison de la Littérature, Québec
Pendant trois mois en 2014-15, Aziz Farès a été notre écrivain en exil au Canada, résidence organisée conjointement avec le Centre
québécois du P.E.N. international. Auteur, journaliste, producteur pour la radio et la télévision, Aziz Farès a dû fuir l’Algérie il y a une vingtaine d’années. Il est installé au Québec depuis 1996 et vit à Montréal
Pendant son séjour à Québec, l’auteur a travaillé à l’essai L’encre des savants est plus sacrée que le sang des martyrs paru ce printemps chez XYZ éditeur. Son essai porte sur les relations qu’entretiennent l’Islam et les Québécois, et le Québec avec l’Islam, à l’heure de l’intégrisme et de la radicalisation. Ce livre tombe pile…
Qui, au Québec, connaît bien l’Islam ? Ou l’interprétation faite de ses grands textes, au premier rang desquels le Coran, depuis la venue du prophète Mahomet ? Qui comprend le contexte d’où provient l’extrémisme musulman, comment il se développe, ailleurs et ici ? Bien peu de monde, sinon les musulmans eux-mêmes et les observateurs férus de cette réalité.
Aziz Farès, par vingt-cinq textes brefs, donne un essai très éclairant sur les aspects historiques et politiques, mais aussi sur l’Islam comme religion et système de vie. Et il évite l’écueil didactique, puisque sa nature de philosophe permet une lecture personnelle, sensée, sentie, qu’il complète d’une salutaire objectivité.
Son propos me rappelle quelques riches conversations que nous avons eues pendant son séjour à Québec. Le titre de son essai démontre par ailleurs avec éclat sa thèse principale, à savoir comment la connaissance et le respect mutuel doivent l’emporter, toujours, sur la violence issue de l’intégrisme.
Bonne lecture !
Bernard Gilbert Directeur