J’écris l’Histoire.
J’aimerai partager l’optimisme grisant de certains qui contraste avec le pessimisme ambiant qui imbibe la Société algérienne.
J’aimerai surtout partager un espoir fondé sur une Histoire dans laquelle se rencontrent d’illustres personnages.
Mythiques, légendaires, ils vivent dans notre mémoire ces héros dont nous pouvons être fiers. Le sommes-nous?
Qu’est ce qui nous (re)lie à St Augustin ( frère des koufar de Tibhirine!) mis sur le même pied d’égalité que la Kahina? ( une femme hachakoum). A Massinissa qui côtoie Abane ?( des berbères !!!) A Moufdi Zakaria , émigré pour l’éternité ? A Ferhat Abbas emprisonné au lendemain d’une Indépendance confisquée? A Krim victime d’un crime commis par ses frères? Aux Hassiba aux jambes de gazelles , médaillées d’or à qui on veut couvrir le visage? Au Peuple Algérien qui a vaillamment affronté le colonialisme pour se jeter dans les bras des préfectures de Navarre?
Les peuples heureux n’ont pas d’Histoire, car ils n’ont pas besoin de héros nous dit Hegel. Les peuples heureux vivent l’instant présent en ayant la force de se projeter dans un avenir qu’ils fabriquent en le préparant.
Driss Chraïbi, auteur marocain nous interpelle: » aurons-nous un jour un autre avenir que notre passé? ».
Quelles leçons avons-nous tiré de l’Histoire? Nous nous référons sans cesse à la glorieuse lutte de Libération en oubliant les luttes fratricides.
Nous sublimons l’ALN pour mieux fustiger l’ANP.
Nous nous référons à l’époque de Quoraïche en blasphémant sans penser que » la maison passe ».
Tout cela » au nom de l’Histoire! »
Bien sur que cette Histoire a existé. Faut-il la réécrire sans cesse ou écrire notre futur?
Nous voulons à tout prix donner un sens à notre vie en proclamant que nous avons « une » Histoire.Faut-il que cette Histoire soit celle d’un homme ou celle de tout un peuple ?
Dans ce cas, nous n’aurions plus d’Histoire mais DES Histoires que nous devons assumer sans honte.une Histoire vivante dans laquelle nous sommes ancrés, une Histoire dont la trame guide nos pas, une Histoire enseignée, une Histoire partagée, une Histoire qui nous montre tels que nous sommes, une Histoire dont personne n’a gommé des pans entiers, une Histoire qui ne renie pas ses enfants, une Histoire qui ne fait l’apologie de personne, une Histoire vraie qui raconte notre Histoire , celle de nos Pères, celle du temps où l’Islam n’existait pas, celle où l’Islam a donné son impulsion, celle des romains, des turcs, des français, l’Histoire des berbères qui ont marqué cette terre de leur empreinte, l’Histoire des chrétiens qui ont donné des papes, l’Histoire qui se construit pour mieux nous permettre d’avancer dans la vie , une histoire que l’on comprend.
Les peuples heureux… ont un seul héros.
Sommes nous heureux?
azizfareslesoir@gmail.com