Ma Liberté
Facebook a le mérite de mettre en relation des millions de personnes en même temps à travers le Monde. Tous les avis
s’expriment dans une catharsis vibratoire. Les « pour et les contre » débattent dans des joutes enflammées et ce mot n’est pas innocent.
L’assassinat de Maaz El Kassaesbeh , pilote jordanien , dans une mise en scène barbare et étrangement » hollywoodienne » me pousse à remettre en question l’idée même de Liberté d’expression.
Montrer et relayer de telles images c’est accepter que la violence, la barbarie, l’ignorance, fassent partie de notre vie. Le débat est lancé depuis quelques temps déjà : peut-on rire de tout? D’autant plus que dans le cas présenté il s’agit de pleurer. J’ajouterai : peut-on tout montrer?
Certains diront » oui » en invoquant « le sacro saint droit « d’être informés. On le voit tout est sacralisé mais dans un seul sens qui a perdu tout son sens .
D’autres seront choqués, traumatisés par des images qui dévoilent la face cachée de l’Humanité.
Internet, les réseaux sociaux , n’ont pas encore été intégrés dans notre mode de pensée et nous ne savons pas comment réagir lorsque nous sommes assaillis chaque seconde par des milliers d’images, de sons qui parasitent notre réflexion.
Nous sommes une fois de plus prisonniers d’une nouvelle croyance à laquelle nous devons nous soumettre sans discuter, en acceptant la dictature d’une pensée qui nous est imposée.
Notre libre arbitre est sans cesse remis en cause par des méthodes subtiles contre lesquelles nous n’avons pas , pour l’instant, d’antidote.
Par ailleurs,si une voix s’élève pour condamner meurtres et assassinats, des milliers de voix hurlent pour vous traiter de traître, d’hérétique et même d’apostat qui doit être » réduit » au silence .
Il y a une dépersonnalisation de ce qui fait de nous des Êtres pensants.
J’écris souvent sur Facebook, Twitter, sur mon blog, dans les médias et publie des livres , tout cela dans le but de contribuer à alimenter une réflexion libre.
Cependant, malgré cette ouverture offerte sans contrepartie , des esprits chagrins estiment que non seulement je suis dans l’erreur mais brandissent le sceptre de leur vérité proclamée absolue.
Cette liberté , je l’assume en refusant de relayer des idées violentes qui malheureusement s’appuient sur une religion dont ils estiment être les uniques dépositaires.
La Liberté de penser est elle compatible avec celle de tuer ?
Si la vie n’a pas plus de prix qu’un abonnement à Charlie Hebdo, je suis libre de penser tout ce que je veux et d’user du pouvoir de bloquer les téméraires anonymes qui décapitent le génie humain en se voilant la face.
Aziz Farès