« Les Raisons de la colère »
Je me suis fait violence!
J’ai lu attentivement et jusqu’à la fin l’entrevue de Louisa Hanoune. Et je pense à La Fontaine, non pas en raison d’un quelconque génie littéraire que « posséderait hypothétiquement » (ouf !) la SG du PT mais pour une fable dont la morale est toujours actuelle : « Le Renard et les raisins « , dont voici les derniers vers :
« Mais comme il n’y pouvait atteindre :
« Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats. »
Après avoir soutenu « mordicus » toutes les décisions du Pouvoir, Madame Hanoune tente de se refaire une virginité (politique) qui a définitivement pris la clé des champs pétrolifères.
Le gaz de schiste est un exemple patent de l’inconscience irresponsable de cette dame qui se porte à la défense des intérêts du Peuple! Même Zorro connaissait les limites de son ambition !
Nous savons tous à quoi ont servi la recherche et l’exploitation des hydrocarbures dans notre pays. Vache à lait devenue propriété exclusive d’une caste plus fermée qu’en Inde, le pétrole, au lieu de contribuer au développement social, économique, politique et culturel, a déstabilisé le socle psychologique de l’Algérie .
Faut-il rire ou pleurer lorsque Madame Hanoune parle de démocratie, de gaz de schiste , de Liberté d’expression, de parlement croupion, dont elle perçoit un salaire, qui ne serait qu’une chambre d’enregistrement, des critiques adressées au Président Bouteflika qui « n’aurait pas tenu ses engagements » ?
Oui j’ai bien envie de rire ! Mais je ne le peux pas! Car ce que nous dit Madame Hanoune est tragique et révèle l’état de décomposition du système politique algérien qui, en faisant appel aux services d’une intered , persiste à s’accrocher aux mamelles des ressources naturelles qui l’ont engraissé sans pour autant permettre au citoyen d’atteindre le niveau de développement auquel il aspirait.
Est-il concevable que nos dignitaires soient contraints, aujourd’hui (!) , de se rendre à Paris, Genève ou Grenoble pour se faire soigner alors que le citoyen lambda doit apporter ses pansements et médicaments dans des hôpitaux qui ne brillent pas par leur salubrité
Est-il concevable de ne pas pouvoir circuler à cause des embouteillages inextricables qui paralysent la vie économique?
Est-il concevable de ne pouvoir voyager librement alors que le Monde est devenue « un village global? »
Est-il concevable de museler la Liberté d’expression alors que notre pays est « bombardé » de chaines satellitaires qui diffusent des messages de haine et d’endoctrinement à une idéologie contraires aux valeurs humanistes les plus élémentaires?
Est-il concevable que l’école algérienne continue de produire des esprits robotisés qui ne maitrisent aucune langue?
Est-il concevable que la technologie informatique se limite à des jeux vidéo et des chatts alors que les mairies, les ministères, les entreprises, les banques sont encore à la traine?
Même l’Arabie Saoudite, loin d’être pour moi un modele de démocratie et de Liberté, a su investir dans d’autres ressources ( eau, agriculture, soleil…) arrivant à exporter fruits et légumes. Et je passe sur l’effort d’Israël qui sans pétrole possède une arme autrement plus performante. Mais cela est un autre débat.
Le gaz de schiste dont Louisa Hanoune préconise l’exploitation, non seulement ne servira qu’à enrichir davantage les plus riches mais, et cela sera irréparable pendant 100 000 ans, détruira un environnement qui, il suffit de le constater, n’a jamais été la préoccupation des décideurs.
Ce réquisitoire s’applique à tous les décideurs qui depuis ½ siècle n’ont jamais pensé une seule seconde qu’ils étaient eux-mêmes manipulés et ont au contraire accusé tout le Peuple Algérien d’être, « contre révolutionnaire, hizb franssa, ou ignare! »
C’est faire insulte au Peuple, Louisa Hanoune, que de le considérer comme mineur. Nos vaillants ainés, seulement âgés de 18 ans, parfois moins ont tout abandonné pour que vive l’Algérie Libre.
Une Liberté , et bien souvent à cause de gens comme vous!, vous souhaitez lui enlever en lui promettant le rêve d’une vie meilleure dont chacun sait qu’elle fut un cauchemar qui ressemble à s’y méprendre au Paradis aux mille vierges.
Aziz Farès