Fever
Pendant ce temps-là , au Royaume d’Algérie , les médecins penchés sur la santé d’un troupeau de derricks de pétrole malades , leur prennent la température …48 dollars de fièvre à peine !
Dieu, 48 dollars seulement…autant dire une catastrophe.
On ne sait quel est ce virus qui frappe les derricks. Il semble même qu’il se transmet à l’homme et qu’il provoque diarrhées , sueurs froides , palpitations , anxiétés , peurs , désir de fuite , effarement …tout un ensemble de symptômes qui signent ce qu’on appelle » la panique du baril mou » …
Les médecins ont l’air grave , ils se concertent , hochent leur tête et murmurent entre eux quelques obscurs et noirs diagnostics . Ils sont inquiets, cela se sent trop. C’est que toute l’Algérie est assise sur des centaines de derricks. C’est ses piliers à elle, ses fondations.
Pensez donc , s’ils s’écroulent et ne tiennent plus , c’est tout le pays qui coulera au fond d’une fosse Fellag.
Le comble est qu’il n’y a aucune prière sacrée pour faire remonter ce baril rongé par une mauvaise suette.
Mais que faire bon Dieu ? Travailler ? Penser ? Réfléchir ? Cultiver ?…mais c’est qu’on ne sait plus le faire comme avant !
A ce moment-là, parait le Grand Vizir d’Algérie et commande à ses gens : « Appelez-moi l’ambassadeur de France et …heu , non , pas celui-là , ramenez plutôt l’ambassadeur de Chine et donnez-moi un éventail bien dur ! »
De Aziz Mammeri