Barbarie et barbarismes
Mercredi dans vos pages, M. Aziz Farès dénonce l’approche de Philippe Couillard face à l’islamisme, cette idéologie politico-religieuse rétrograde et violente. « On ne dialogue pas avec les barbares », écrit Aziz Farès. « Car ils [sont notamment hostiles à] l’égalité entre les hommes et les femmes. » Un texte à lire.
D’origine algérienne, Aziz Farès reproche à M. Couillard de tendre la main entre autres à des « gens qui ont fait campagne [contre] la charte des valeurs [laquelle prônait notamment] l’égalité des hommes et des femmes [… et à…] des gens qui ne condamnent pas […] sans équivoque les crimes dits “ d’honneur ” perpétrés ici même… »
De mon côté, la Maghrébine que je suis voudrait dénoncer l’expression « crimes d’honneur » qui devrait être considéré comme un barbarisme à bannir ici, en Occident. Un barbarisme, c’est, entre autres, « une faute, impropriété ou abus de langage consistant à utiliser un mot dans un sens qu’il n’a pas, dans un sens différent de celui qui lui est assigné par le bon usage ».
Or, en Occident, l’honneur ne consiste pas à battre, à défigurer ou à tuer une femme qui a osé contredire ou défier un homme, enlever son voile islamique, quitter un conjoint violent, refuser un mariage forcé, etc.
Les cultures ou religions qui tolèrent ce genre de crimes ont une conception dépravée et répugnante du concept de l’honneur. L’expression « crimes d’honneur » me donne envie de vomir. On devrait plutôt parler de « crimes crapuleux » ou de « crimes déshonorants ».