De Ghardaïa à Ghaza
par Aissa Lamri.
De Ghardaïa à Ghaza,
En traversant les frontières de toutes les lâchetés,
Arabes et autres.
Nous vociférons de jour, le ventre vide, le visage livide.
Et le soir on mange à l’heure dite, c’est Ramadhan.
Mais que se passe-t-il à Ghardaïa? juste là, à quelques encablures
Et à Ghaza la lointaine, l’oubliée rappelée à nos souvenirs par
la violence explosive des bombes.
Des roquettes interceptées empêchant des enfants de rêver
Et d’autres…de vivre.
Qu’importe le mensonge, pourvu qu’on ait l’ivresse.
Des étoiles brillent ici et là et d’autres se meurent et s’éteignent.
À Ghardaïa, pourtant si proche, mais si lointaine.
Et à Ghaza, si lointaine et pourtant si proche.
Leurs enfants nous implorent en silence, le regard hagard
Et nous, si désireux, mais si impuissants.
Villes torpillées, écrasées, meurtries, déluge de feu.
Tornade de bombes meurtrières, morts, martyrs,
Le torchon brûle à Ghardaïa, Mozabites, Ibadites, Malikites.
Et Sunites à en avoir le souffle coupé jusqu’à l’aube.
De se goinfrer en pensant à vous, enfants, femmes et vieillards.
Coupés du monde, de la réalité entrecoupée de silences radio.
Silence on tue!
À Ghardaïa, à Ghaza, deux villes antiques et éternelles.
Sauront nous les protéger?