Je ne sais qu’Aimer.
Très instructive cette discussion sur le mur Facebook de Ines Safi et que je pousserai plus loin que le triangle évoqué en le
réduisant dans un 1er temps à un binôme pour devenir ce qu’il est, un monôme. Non seulement (nous ) nous enfermons dans des cages que (nous ) fabriquons, mais (nous) en jetons la clé. Car (nous) ne sommes pas conscients que nous sommes dans une prison… En liberté.
Tout a commencé avec cette citation à propos de l’amour du Maitre Ibn Arabi. Qu’est ce que l’Amour? Comment peut-on en parler? Peut-on le « réduire » à une relation entre deux personnes? J’irai plus loin, ou plus près. Si, il y a cette contradiction apparente qui rapproche la victime, le bourreau et le sauveur, je la remettrai, dans un premier temps, dans une perspective duale - la victime ET son bourreau pour la considérer comme une seule et même expression : la victime EST son bourreau .
Les femmes,en dépit des apparences, ont très souvent joué un rôle capital et exercé le Pouvoir sans état d’âme.Les exemples ne manquent pas dans l’Histoire pour nous confronter à des situations que nous semblons vouloir considérer comme anecdotique.
L’enfermer dans le rôle de première dame dénote une méconnaissance d’une réalité pourtant concrète qui repousse l’idée qu’il y ait un homme premier qui ne serait que le compagnon discret.
Le Duc d’Edimbourg, doit-il n’être considéré que comme le premier homme ?
Shéhérazade n’a t-elle pas exercé un véritable pouvoir durant mille et une nuits, reléguant son Roi au rang de simple premier ?
Quel serait le regard que nous devrions porter sur Soliman, le magnifique, éperdu d’amour pour Roxelane , esclave devenue reine?
Sous son nom de plume, Muhibbi, Soliman composa ce poème pour Roxelane :
Trône de mon mihrab, ma richesse, mon amour, mon clair de lune.
Ma compagne intime, ma confidente, ma toute chose, mon seul et unique amour.
La plus belle parmi les admirables…
Mon printemps, source de toutes joies, source de lumière, mon étoile brillante, lumière de ma nuit…
Mon doux sucre, mon trésor, ma rose, la seule qui ne me désole pas dans ce monde…
Mon Constantinople, mon Caraman, le centre de mon Anatolie
Mon Badakhchan, mon Bagdad et mon Khorasan
Mon amour aux cheveux noirs et aux beaux sourcils, aux yeux langoureux et perfides…
Je chanterais toujours tes louanges
Moi, amoureux au cœur tourmenté, Muhibbi aux yeux pleins de larmes, je suis heureux