Un Cri
En lisant la lettre ouverte de Kamel Daoud, adressée au président Bouteflika, j’ai été saisi par une intense émotion. Était ce à cause de la cruelle réalité qu’il exprimait avec des mots durs et vrais? Était ce à cause d’une dérive qui entrainait toute la société? Était ce à cause du hiatus, du gouffre béant qu’il dénonce et qui sépare de plus en plus les gouvernants des citoyens?
Ce qui m’a frappé c’est l’intensité de cet article qui n’est pas qu’un simple réquisitoire contre un système perverti, un président vieilli, malade, des médias aux ordres et des religieux corrompus.
il s’agit d’un cri!
Et ce cri résonne comme celui poussé par cette femme palestinienne à Sabra/ Chetilah qui hurlait: » Wine rakoum y’a laarab? »…..
Ce cri je l’entends encore. Cri de détresse, d’impuissance, de désespoir, cri d’une femme meurtrie mais qui a encore la force ET le courage de relever la tête pour non pas implorer mais pour mettre LE MONDE ENTIER face à veulerie.
Le cri de Kamel Daoud est NOTRE cri. Nous devons tous le pousser et hurler jusqu’à notre dernier souffle que nous ne voulons plus, plus jamais avoir à subir l’arbitraire mais surtout à tout faire pour que notre avenir, celui de nos enfants, de nos femmes soit conforme à l’Idéal dont nous avaient fait rêver nos Ainés.
Idéal trahi, jeté dans la boue de la corruption et de la décadence.
Les étudiantes, filles de l’Avenir et porteuses de nos espoirs ne sont pas en cause.
Ceux qu’il faut pointer du doigt ce sont ces barons autoproclamés qui en UN DEMI SIÈCLE n’ont rien fait d’autre que détruire NOTRE pays, faisant fuir ses élites, assassiner ses enfants et jeter l’opprobre sur des millions de citoyens.
Kamel Daoud, continue à écrire, à dire, à dénoncer. Continue à dire. Ceux qui ne savent pas lire finiront bien par NOUS entendre.