Le syndrome de l’imposteur
En publiant son fameux pamphlet, Mohamed Benchicou a reçu non pas un prix littéraire mais une volée de bois vert et deux ans d’emprisonnement.
Comment un « simple livre » peut il susciter une réaction aussi violente? L’imposture évoquée par l’auteur dépasse, et de loin , une personne en particulier.
C’est tout un système qui a été mis à nu. Des hommes, des femmes, une méthode de gouvernance, des liens tribaux, une absence de morale, d’éthique, une cupidité avide, une ignorance pathologique que des individus incultes tentent de recouvrir par le voile opaque de la religion.
Ce que les psychanalystes définissent comme « le syndrome de l’imposture« , a gangrenné la société en s’imposant à tous les niveaux, particulièrement celui des (pseudos) décideurs qui en réalité, ne décident rien car emportés par une logique qui les dépasse.
Loin de moi l’idée de dédouaner les responsables politiques dont le maintien au pouvoir est la préoccupation essentielle avec tous les avantages personnels que cela représente.
Ce « syndrome de l’imposteur » est mal vécu par ceux qui en sont atteints. Il s’impose et impose un comportement particulièrement oppressant en s’infiltrant insidieusement au plus profond des cryptes de l’inconscient, polluant l’existence de tous, victimes/bourreaux, qui font de la manipulation une arme que non seulement ils ne maitrisent pas mais qu’ils détournent contre eux mêmes.
Ces victimes/bourreaux ( bis) » se sentent coupables de réussir, plus encore d’accéder à une gratification méritoire. En effet, et même si l’interlocuteur lui renvoie une image très positive de son travail, la seule peur de l’échec le persuade de l’échec. Ces victimes ne peuvent s’attribuer le moindre projet de réussite et de puissance car seul l’autre, écran de toute forme de projection, est habilité à le détenir ! Bien sûr, l’image qu’ils ont d’eux-mêmes est une image tronquée, négative, comme scindée ».
( http://www.psychanalysemagazine.com/psycho-syndrome-de-limposteur.html)
Difficile dans ces conditions d’envisager toute action de manière positive. Résultat patent et apparemment insoluble car paradoxal, et ici, vraiment nous pouvons évoquer la notion de « système », ce sont les individus les plus fragiles qui « accèdent » à des responsabilités dont ils ne veulent pas( paradoxe!!!) mais qu’Ils acceptent à leur corps défendant , entrainant une dérive qu’ils ne peuvent contrôler et leur impose le contrôle des autres.
Il serait présomptueux de proposer une solution qui ne reposerait pas sur la confiance, élément essentiel, voire capital dont les imposteurs sont dépourvus.
Aussi, c’est la porte ouverte aux aventuriers de tout acabit, les nationaleux, les faux dévots, les écrivains de pacotille qui délaissent une plume, un duvet déjà usurpé, pour tenter de s’emparer du Saint Graal : le Pouvoir.
Voilà ce que je comprends d’une annonce comme celle que vient de faire « Yasmina Khadra » alias…alias… dont l’ambition, la prétention, de parvenir à la magistrature suprême correspond à une incompétence notoire qu’il ne peut plus dissimuler.
Aziz Farès