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Achir

Achir dans AccueilUne ombre!

Errante, solitaire, triste, abandonnée, misérable. On aurait pu croire que ce n’était que cela.

Je l’ai découverte par un matin  d’hiver, nichée entre ciel et plaine, au cœur de la montagne, digne. Balayée par le vent, inondée d’un soleil éclatant, Achir s’ouvrait à moi comme une princesse amoureuse entourée de courtisans obséquieux qui n’osaient jamais lever la tête en sa présence.

Les femmes , toujours plus belles, dansaient au rythme langoureux des percussions en faisant vibrer les cordes des mandolines pendant que les voix s’élevaient dans un chœur sublime.

Nous sommes là au carrefour, au cœur de la civilisation. Là se retrouvent dans un mélange harmonieux ethnies, races, religions, cultures venues du bout du monde connu.

Là, les routes s’entrelacent, encombrées de jour comme de nuit, les cheminées fument pour réchauffer les corps que la neige refroidit, les âtres réunissent autour de plats dressés comme une promesse.

Achir, souveraine. La Ville. Capitale d’un royaume puissant, elle gouverne et donne le ton à tous ceux qui y vivent, qui la vivent. Un ton posé, enjoué, majestueux, qui donne à chacun un sentiment d’appartenir à une grande cité.

Tous les chemins mènent au palais .Rues, ruelles aux impasses invisibles, venelles ombragées  qui soudain révèlent une histoire fabuleuse. Les mots prononcés à voix basse résonnent comme un écho .

Il y a les échoppes qui offrent à nos regards des tissus chatoyants venus du bout d’un monde dont Achir est le centre. Tissus précieux, brocards, soieries que chacun se voit porter pour faire honneur à sa ville.

Car ici, tout se fait pour plaire à la belle séduisante qui séduit sans effort et que chacun veut conquérir.

Achir est le cœur qui bat d’un, de peuples, fièrement soumis à la beauté envoûtante de la ville reine qui règne sans partage.

Les hommes, les femmes, les jeunes et les vieux et même les enfants portent haut les couleurs de leur patrie. Ils marchent noblement, superbement vêtus, déambulent, flânent, se congratulent dans des échanges courtois que parfois et même souvent la passion transcende.

Il est l’heure de se rendre au palais. Le prince ne doit pas attendre. Les portes gardées s’ouvrent pour nous laisser entrer, humblement, dans la cour de tous les miracles. Mais ici, tout brille, tout Est, tout existe, tout se fait, tout est possible. La cour princière s’est fait une énième toilette pour accueillir ses hôtes, nous, gens du peuple, simples quidam, venus demander la grâce, le pardon ou la bénédiction .

Le diwan est en place et le prince entre alors que chacun s’agenouille en baissant la tête et les yeux qui s’entrouvrent pour apercevoir ou à peine deviner le maître des lieux.

Mais le maître absolu est lui même l’esclave d’une maîtresse plus puissante encore. Achir domine. Le monde est à elle. Tout lui appartient et elle redistribue sans compter, généreuse,.

Les épouses observent, discrètes, du haut de leurs fenêtres aux subtils moucharabieh, cette foule docile portée par le respect.

Nous sommes entrés dans le saint des saints, au sein du pouvoir que personne ne peut ni ne veut contester. Ici tout est partage.

Ici, Achir, vit. Et la fascination nous fige pour nous emporter, immobile, dans le vertige de l’inaccessible Vérité.

Tout a été fait pour que le spectacle soit grandiose, à la dimension du défi que la ville s’est imposée.

Murs d’enceinte qui protégent les enfants endormis; tours qui veillent nuit et jour pour éloigner tout danger, couleurs harmonieuses, décor fait de force tranquille qui donne au lieu toute sa majesté.

Au pied de la montagne, sur un monticule que la nature a offert, Achir domine le monde.

Même le soleil se plie à la volonté d’un espace béni. Les fleurs embaument en se rehaussant de couleurs délicates.

Les sommets tout proches pointent leurs mamelons comme pour répondre aux douceurs d’un appel qui résonne dans le lointain.

Le Sud est si proche et si loin. Nos yeux s’évadent pour parcourir un rêve qui fait de nous des hommes, des femmes, fiers, heureux d’appartenir à la plus belle des plus belles, la plus noble, la plus grande, la plus douce des amantes. Achir

Aziz Farès

Aziz FARES

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