Ah! vous dirai-je, Maman
»si tu crois comprendre c’est que tu n’as rien compris… mais si tu comprends que tu n’as rien compris, C’est que tu commences à comprendre. »
Je suis inquiet!
Je viens de perdre ma dernière illusion! Celle que j’entretenais avec un soin particulier. Que je choyais , caressais, en posant des regards furtifs et je le dis encore, inquiets.
Comment aller à la rencontre de ce lieu qui est en moi ( moi?), ce lieu qui va bien et dans lequel je serai si bien.
Je suis tellement déconnecté de ce que je suis que je cherche ailleurs ce que pourtant je posséde…..
Dire (« je » suis ») aujourd’hui, est ce le même (Je) suis? est ce le (Je suis ) de Descartes?
Est-ce celui de Saint Augustin dont la quête se prolonge à travers mille questions?
Est-ce celui du Prophète qui a la certitude de ne pas savoir lire?
Je me pose la question » Qui je suis? Qui suis je? Qui pose la question?
Est ce » moi » qui pose la question?
Moi est il « je suis » et ce « Je », existe-t-il sans moi? Et moi, puis Je poser une question sans savoir que je n’ai pas à chercher la réponse que j’ai déjà trouvée.
Torture d’un esprit torturé qui se prend au ( jeu) incongru d’une question insoluble. Une aporie qui me (re)-met face à moi dans un mouvement irrésistible.
Mais est ce un jeu? Un jeu de mot, un jeu sans aucune règle, un jeu sans vainqueur ni vaincu , qui se joue en compagnie d’une foule silencieuse qui bourdonne? Murmure inaudible, incompréhensible, inssaisissable. Paradoxe subtil d’un langage abstrait qui fait se rencontrer des images imprévues.
Paradoxe ou vérité fragile? Je ne vois d’ailleurs que ce que je veux voir.
Le « reste », l’ Essentiel, est invisible..